Le Dauphiné Libéré, 27 avril 2009 PDF Imprimer Envoyer

 

Ferney Voltaire

"Lettres Croisées": que du bonheur !

Présent dans le public, l'auteur Jean-Paul Alègre, président national des auteurs de théâtre, a pleinement apprécié le triomphe fait, une fois de plus, à une pièce coup de coeur qui remporte tous les suffrages... y compris en Asie, d'où il est revenu pour rallier la cité du patriarche. Un spectacle foisonnant, à la gloire de la chose écrite qu'Internet ne supplantera jamais... mêlant furtivement le cocasse au tragique, le quotidien à l'exceptionnel, toutes les missives évoquées sont des tranches de vie qui emmènent le spectateur au rythme de l'existence. On rit souvent, dès la colonie de vacances chère à Pierre Perret, via la confusion fâcheuse faite entre un fer à friser et un fer à souder, les innombrables problèmes dûs aux ordures ménagères, aux amours fous de Sébastien pour Martine, la délirante remise de décoration qui vire au drame et, en point d'orgue, l'émotion d'un grand-père, (remarquable Roger Grosrey) devant les souffrances vaillamment supportées de sa petite fille, Ariane, musique de Mozart à Beethoven. Là, les larmes sont proches et l'on touche au génie d'un auteur passionné et passionnant, aidé par l'omniprésente Marie-Laure Berchtold. Elle a souvent, mais avec son accord préalable, modifié le texte initial ("... dans le cadre d'une marge laissée au metteur en scène...") et le résultat final a fait l'unanimité.

Pierre FOGLI